Kiyoko Ono
Kiyoko Ono (小野 清子, Ono Kiyoko ), née le à Iwanuma et morte le à Tokyo, est une gymnaste artistique et femme politique japonaise. Médaillée de bronze aux jeux olympiques de Tokyo en 1964, elle rejoint ensuite le Parti libéral-démocrate, qu'elle représente à la Chambre des conseillers du Japon de 1986 à 2007. Pionnière en politique, elle devient la première athlète médaillée à siéger à la Diète du Japon, mais devient également la première femme à diriger la Commission nationale de sécurité publique. Ono continue à s'impliquer dans le domaine sportif, et devient également la vice-présidente du Comité olympique japonais.
Jeunesse et études
[modifier | modifier le code]Ono naît le à Iwanuma, dans la préfecture de Miyagi[1],[2]. Son père décède alors qu'elle n'a que trois mois, et sa famille et elle déménage dans la ville d'Akita, chez un oncle[3]. Alors qu'elle est collégienne, elle rejoint l'équipe de volley-ball de son collège. Son entraîneur, également entraîneur de gymnastique, lui propose d'essayer. Elle apprécie, et participe par la suite à différents concours inter-lycées et championnats nationaux[3].
Elle effectue ses études supérieures à l'Université de Tsukuba[1],[4].
Carrière sportive
[modifier | modifier le code]En parallèle de ses études, Ono continue la gymnastique et remporte plusieurs tournois inter-universitaires[3]. À cause d'une blessure, elle ne se qualifie pas aux jeux olympiques d'été de 1956, à Melbourne, mais continue la gymnastique[3]. Elle se qualifie néanmoins au jeux olympiques d'été de 1960 à Rome, avec son mari, où elle termine à la quatrième place par équipe[3].
Elle est médaillée de bronze par équipes aux Championnats du monde de gymnastique artistique 1962 à Prague[5]. Après une absence due à la grossesse de son deuxième enfant, elle revient aux jeux olympiques d'été de 1964 à Tokyo et obtient la médaille de bronze par équipes ; il s'agit de la première médaille olympique remportée de l'histoire de la gymnastique artistique féminine japonaise[3],[6],[7].
Ono et son mari se retirent de la compétition en 1964, et contribuent tous deux à entraîner et promouvoir le sport dans la jeunesse japonaise depuis, ayant ouvert plusieurs clubs de sport privés[8],[9]. Parallèlement, elle devient la première femme à occuper le poste de vice-présidente du Comité olympique japonais[8]. Ils entrainent notamment Hiroyuki Konishi, gymnaste qui représente le Japon lors des jeux olympiques d'été de 1988 à Séoul, où il remporte une médaille de bronze[10].
Palmarès
[modifier | modifier le code]Jeux olympiques
[modifier | modifier le code]- médaille de bronze au concours par équipes
Championnats du monde
[modifier | modifier le code]- médaille de bronze au concours par équipes
Carrière électorale
[modifier | modifier le code]Membre du Parti libéral-démocrate, Ono se présente pour la première fois à un scrutin national en 1986, lors des élections à la Chambre des conseillers du Japon de la même année (en)[8], représentant la circonscription électorale de Tokyo[11]. Elle gagne son siège à la Chambre des conseillers, et fait son entrée à la Diète du Japon la même année[8]. Ono devient ainsi la première athlète médaillée à faire son entrée au parlement japonais[10].
Elle est réélue lors des élections à la Chambre des conseillers du Japon de 1992 (en), mais ne parvient pas à conserver son siège lors de celles de 1998[11]. Elle fait néanmoins un retour à la Chambre des conseillers en 2001, cette fois au scrutin proportionnel national[11], jusqu'en 2007[5].
En 2003, Ono fait son entrée au sein du gouvernement Koizumi I et devient la première femme à diriger la Commission nationale de sécurité publique, un organisme gouvernemental chargé de prévenir et de gérer les catastrophes naturelles, ainsi que les incidents liés aux produits de consommation[8].
Retraite et mort
[modifier | modifier le code]Après sa retraite de la politique nationale, Ono reste impliquée dans les milieux sportifs, associatifs et politiques. Elle est notamment la première femme présidente du Japan Sport Council (de)[12].
Ono reçoit le Grand Cordon du Soleil Levant en 2008[9]. Elle reçoit également la distinction de l'Ordre olympique en 2016, en reconnaissance de ses contributions pour le monde olympique, et sportif dans un sens plus large[12].
Hospitalisée pour une fracture à cause d'une d'une chute à son domicile[7], elle contracte le Covid-19 et meurt le 13 mars 2021 à l'âge de 85 ans[10], après une soudaine aggravation de sa condition[8],[12].
Prises de position
[modifier | modifier le code]Durant son mandat parlementaire, Ono œuvre pour la promotion du sport au plus grand nombre, et est notamment à l'origine de plusieurs lois visant à favoriser la création d'associations sportives. Elle est également à l'origine de la loterie sur les paris sportifs de football japonais, la loterie Toto[11],[10].
Ono est également une pionnière du mouvement des « mamans athlètes », militantes se battant pour un meilleur accompagnement des mères dans le sport, pour ne pas avoir à choisir entre leur carrière sportive et leur vie de famille[13],[10].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Kiyoko Ono est l'épouse du gymnaste multi-champion olympique Takashi Ono, de quatre ans son aîné[10], avec lequel elle a cinq enfants[3]. Takashi rencontre Kiyoko lors d'un championnat national auquel il vient assister en 1952, juste après les Jeux olympiques d'Helsinki, auxquels il a participé[3]. Le couple se marie en 1958[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dolling 1991, p. 177
- (ja) « 小野清子さん死去 85歳 東京五輪「銅」、入院中にコロナ感染 », sur Mainichi shinbun, (consulté le )
- (ja) « Japanese Olympian Spirits : シリーズ第四回:小野喬・清子 », sur Comité olympique japonais (consulté le )
- (ja) « 写真ニュース : 小野清子さん死去、国家公安委員長など歴任/略歴 », sur Nikkan Sports, (consulté le )
- Romain Bouvet, « Gymnastique. La médaillée olympique Kiyoko Ono est décédée », sur Ouest-France, (consulté le )
- (en) « In Photos: Historic moments of the Olympic Games -- Tokyo 1964 », sur Mainichi shinbun, (consulté le )
- (ja) « 小野清子さんが死去 元参院議員、東京五輪体操で銅 », sur Nihon keizai shinbun, (consulté le )
- « Kiyoko Ono, médaillée olympique de gymnastique, est morte », sur L'Équipe, (consulté le )
- (ja) « 小野清子さんが死去 体操五輪銅メダリストで元参院議員 », sur Sankei shinbun, (consulté le )
- (ja) « 死去の小野清子さん、骨折入院中にコロナ感染し急変 », sur Nikkan Sports, (consulté le )
- (ja) « 女性大臣の系譜 写真特集 : 小野 清子 », sur Jiji Press (consulté le )
- (en) Kyodo News, « Kiyoko Ono, Tokyo Olympic medal-winning women's gymnast, dies at 85 », sur Kyodo News, (consulté le )
- (ja) « 1964年東京五輪メンバーから悼む声 小野清子さん死去 », sur Sankei shinbun, (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Yolanda Dolling, Who's Who of Women in World Politics, Londres, Bowker-Saur (en), , 311 p. (ISBN 978-0862916275, lire en ligne).
- (ja) Département sportif du Yomiuri shinbun d'Osaka, ザ・ヒーロー: 戦後スポーツの40人 [« Les héros : 40 personnalités sportives d'après-guerre »], Yomiuri shinbun, , 254 p. (ISBN 978-4643960761).
Article connexe
[modifier | modifier le code]- Liste d'athlètes olympiques ou paralympiques japonais devenus parlementaires
- Femmes au Japon
- Liste de dirigeantes politiques
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Gymnaste artistique féminine japonaise
- Médaillée de bronze olympique japonaise
- Gymnaste artistique féminine aux Jeux olympiques d'été de 1960
- Gymnaste artistique féminine aux Jeux olympiques d'été de 1964
- Femme politique japonaise
- Membre de la Chambre des conseillers du Japon de Tokyo
- Membre de la Chambre des conseillers du Japon (circonscription proportionnelle)
- Naissance en février 1936
- Naissance dans la préfecture de Miyagi
- Décès en mars 2021
- Décès à Tokyo
- Décès à 85 ans
- Mort de la maladie à coronavirus 2019 au Japon
- Pionnière en politique